Quelques jours sont passés et curieusement il est bien difficile de ne pas reprendre la route chaque matin et d'avancer droit devant soi. Tout Simplement. Difficile de reprendre le cour de sa vie, ses habitudes, ses repères, oubliés pendant plusieurs semaines, et remplacés par l'essentiel ; boire, manger, dormir au sec. Ensemble, soudés.
Mais curieusement, au milieu de "ma vie d'avant" de nouveaux comportements se sont frayés un chemin. Curieusement ce matin, j'ai eu envie d'aller à la pêche, chercher des coques pour mon déjeuner. C'était comme de descendre de vélo pour ramasser quelques pommes de terre, sur le chemin du Danube. C'était le même plaisir. Celui de la simplicité heureuse. Cueillir, récolter, ce que la nature m'offre pour me nourrir. Avec reconnaissance. Un plaisir simple et intense, que cette manière de voyager a imprimé, quelque part, en moi...
Et puis, dans le tumulte des choses "que je dois faire" des contraintes retrouvées, des choses auxquelles je dois penser, de l'angoisse que je ressens face à la rapidité de ce monde, se frayent des réminiscences du chemin de Compostelle. Celles de la présence du sacré. Je les ai vues, toutes ces chapelles, toutes ces abbayes, ces cathédrales. J'ai fais des kilomètres à pied et à vélo pour atteindre certaines. Je les ai ressenties parfois comme des lieux aux belles énergies, et aujourd'hui que je suis rentrée, c'est comme si la fréquence de ces lieux sacrés sur la route, avait ancré quelque chose en moi, et qui grandit chaque jour...
Alors comment reprendre "la vie d'avant" quand on est plus tout à fait comme "avant"....