lundi 28 octobre 2013
le retour
27 Octobre. Cela fait maintenant deux mois que nous sommes rentrés. Pour ma part je n'ai cessé de vider ma maison, de donner, de classer, recycler, pour ne garder que l'essentiel. Après deux mois sur le chemin, c'est presque une évidence. Et pourtant, je me suis surprise un matin au réveil, quand mon regard s'est posé sur une penderie presque vide et une étagère dépouillée, d'éprouver comme une peur. Celle de ne pas avoir assez de fringues pour m'habiller, peur de manquer de quelque chose, d'un pull ou je ne sais quoi. Et puis avec mon regard de "pèlerine" j'ai vu les choses autrement. J'ai vu que ce que j'avais gardé me suffirait largement pour me changer tous les jours si je le souhaitais et peut-être même plus encore. J'ai vu que tout ce que j'avais donné était en fait du superflu, du qui dort dans les placards et qui bien souvent n'est jamais porté. Mais du superflu qui rassure, du plein qui sécurise comme si amasser était égal à sécurité. J'ai repensé au livre "Immortelle randonnée" de Jean-Christophe Ruffin, lorsqu'il compare le contenu du sac que l'on porte sur son dos, à toutes nos peurs. La première fois qu'on part, on emmène des tas de choses que l'on n'utilise pas. La deuxième on en emporte deux fois moins et chaque fois on s'allège encore davantage. On n'a plus peur de manquer, on a expérimenté le dépouillement et on se rend compte qu'on est heureux comme ça, avec ce qui est essentiel. Voilà ce que c'est que de partir sur ce chemin et ce que c'est que d'en revenir ; ça change le regard.
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